L'UX apprenant : l’UX design au service de la pédagogie digitale

Comment créer une expérience de formation engageante, efficace, et dont les effets positifs sont visibles à court et long terme ? Cette question obsède une bonne partie des ingénieurs pédagogiques et concepteurs de digital learning. Et les réponses apportées suscitent autant d’approbation que de débats. Néanmoins, nous sommes tous d’accord sur un point : les principes de l’UX design sont un incontournable pour optimiser l’expérience d’apprentissage à distance. Et si on reprenait les bases de l’UX apprenant ?

Qu’est-ce que l’UX apprenant (ou le LX design) ?

L’UX apprenant (parfois appelé LX design) consiste à optimiser l’efficacité de la formation. Et ce, en créant une expérience à forte valeur ajoutée pour l’apprenant.

En pratique, l’ingénieur pédagogique et l’UX designer vont combiner leurs compétences respectives pour créer une expérience de formation (module ou parcours) en suivant deux principes fondamentaux :

C’est l’apprenant qui est au cœur de la formation et non plus uniquement le contenu. Attention, cela ne veut pas dire que le contenu est négligé. Simplement, les besoins de l’apprenant, ses questions, ses objectifs, son environnement et ses habitudes sont des paramètres aussi importants à prendre en compte dans la conception de la formation que le sont l’approche pédagogique, la clarté et la qualité du contenu.
La formation doit être pensée comme une expérience globale. De la même façon que les hôtels de luxe livrent un service impeccable de la réservation d’une chambre jusqu’au mail de remerciement suite au départ du client, il est important d’imaginer et d’optimiser le parcours de l’apprenant non seulement au cours du module de formation, mais aussi en dehors de celui-ci. Comment s’inscrit-il au parcours ? Qui l’accueille ? Connait-il les étapes à franchir pour valider sa formation ? … Mais aussi : comment l’apprenant a-t-il l’habitude d’apprendre ? Quelles sont les sources d’informations qu’il privilégie en cas de difficultés ? Pour quelles raisons persiste-t-il dans ses erreurs ? … sont autant de questions auxquelles le dispositif de formation doit apporter des réponses.

L’Ux apprenant présente des gains intéressants comme, entre autres, plus de fluidité dans le déroulé de la formation, des expériences d’apprentissage plus proches du quotidien de l’apprenant et ses pratiques et un engagement plus important car le contenu de la formation comme sa mise en œuvre sont porteurs de sens.

L’UX apprenant, en pratique

Les éléments ci-dessous parlent de modalités mises en place dans des dispositifs de digital learning. Néanmoins, gardez à l’esprit que la démarche d’UX apprenant est également applicable à la formation présentielle.

Alterner les modalités et les formats

L’adéquation entre le fond, la forme et l’objectif pédagogique est la base même de l’ingénierie pédagogique. Ajoutez à ces éléments une plus grande prise en compte de l’apprenant (son contexte, ses moyens, ses habitudes) et vous passez à l’étape supérieure du design d’expériences apprenantes.

Alterner les modalités pédagogiques permet :

De travailler sur les leviers d’engagement des apprenants. La diversité des expériences et activités rythme la formation et stimule la curiosité. Voire suscite la surprise ;
D’augmenter l’efficacité d’acquisition de nouvelles connaissances et compétences. Le choix d’une modalité pédagogique n’est ni arbitraire, ni tributaire des tendances en digital learning. Il s’agit de trouver le moyen le plus efficace pour que l’apprenant atteigne l’objectif pédagogique « facilement ». Et dans certains cas, un simple slideshow bien mis en page est plus efficace pour délivrer un message qu’une vidéo interactive ou une expérience en réalité virtuelle.

Donner de l’autonomie aux apprenants

Autrement dit, donner les moyens à l’apprenant d’être réellement acteur et responsable de sa formation. Favoriser l’autonomie de l’apprenant prend des formes différentes en fonction de l’expérience que vous concevez (module ou parcours). Néanmoins, les deux principes ci-dessous s’appliquent en toutes circonstances :

Donner la possibilité à l’apprenant de personnaliser sa formation autant que faire se peut. Proposer à un apprenant de choisir les contenus qu’il souhaite aborder en priorité, c’est l’encourager à réfléchir à ses propres objectifs vis-à-vis de la formation, les bénéfices qu’il espère obtenir. En un mot, c’est s’assurer de son engagement dans la formation, car il y aura lui-même donné du sens. Les stratégies d’adaptive learning, de contenus à la demande, ou bien la conception de modules avec des contenus dynamiques en fonction de profils prédéterminés sont à envisager pour que chacun puisse façonner sa propre expérience d’apprentissage.
Faciliter la consultation et la navigation dans un module digital. Il s’agit ici de lever les freins à la consultation et de permettre à l’apprenant de moduler le rythme et l’intensité de son apprentissage. En pratique vous pouvez donner la possibilité de revenir en arrière, de recommencer une activité, de quitter le module à tout moment, d’accéder rapidement à des ressources externes…

Attention toutefois : donner plus d’autonomie à l’apprenant ne doit pas se faire au détriment de l’atteinte des objectifs pédagogiques et de l’efficacité de la formation. Les contraintes servent souvent de guide dans la consultation d’un digital learning, et peuvent même être porteuse de sens pour l’apprenant.

Faire preuve de transparence

Le meilleur moyen d’engager une personne dans un parcours de formation, c’est encore d’anticiper les questions qu’elle pourrait se poser à son sujet et surtout, d’y répondre en toute transparence :

Quel est le sujet ou la problématique auquel le module va répondre ?
Quels sont les objectifs et les bénéfices de la formation ?
Combien de temps cela va me prendre pour terminer le module ?
Quelles sont les conditions pour réussir ?
Que dois-je faire maintenant ? Et plus tard ? …

Le but de ces indications est d’aider l’apprenant à anticiper ce qui l’attend, et se mettre lui-même dans de bonnes conditions pour réussir la formation (comme par exemple, bloquer suffisamment de temps dans son agenda pour finir un module).

Ces informations peuvent se manifester dans l’interface de votre digital learning de façon assez subtile (indications de temps de consultation en dessous du titre, titre de module ou d’activité problématisé, barre de progression..) ou bien faire l’objet d’écrans à part entière (le fameux écran « A la fin de ce module, vous saurez… », une page de sommaire illustrée et interactive…).

Connaitre sa position à tout moment

N’oubliez pas que l’apprenant est son propre coach dans un digital learning. Voir le chemin parcouru et le chemin à parcourir est à la fois motivant et rassurant car cela inscrit la formation dans une temporalité finie (avec un début et une fin).

Deux types d’indicateurs de progression cohabitent dans un digital learning, pour permettre à l’apprenant de se situer :

La progression dans la réalisation du module ou du parcours offre une indication sur ce qui est fait et ce qui reste à faire. Ce sont les barres de progression, les indications de nombre de pages, les activités ou zones d’écran qui se débloquent au fur et à mesure, les listes de tâches à accomplir qu’on coche ou les quêtes qu’on termine…
La progression dans l’acquisition de connaissances ou de compétences offre une indication sur la performance de l’apprenant: un score à un quiz, un nombre d’étoiles récoltés, un bonus débloqué suite à plusieurs « bonnes actions » successives, des échelons dans un classement, un diplôme de certification…

La mise en avant de la progression dépend de la scénarisation du module et des objectifs pédagogiques associés. Toutefois, une constante est à observer, quels que soient vos choix : récompensez les progressions (et les progrès) ! Qu’ils s’agissent de simples félicitations écrites, d’un déblocage de ressources additionnelles, ou d’une entière scène d’animation digne d’un jeu vidéo, il est important de célébrer les efforts et les réussites de l’apprenant et de les rendre visibles.

Chaque action appelle une conséquence

Comme dans la vraie vie, toutes les actions faites dans un module doivent présenter un feedback immédiat. Il existe plusieurs raisons à cet impératif, qui ont toutes un point commun : réduire l’incertitude de l’apprenant seul face à son écran.

Par exemple, si rien ne semble se passer à l’écran lorsque je clique à un endroit, est-ce que cela signifie que j’ai choisi une mauvaise option ou bien qu’il y a un bug technique ? Est-ce que je n’ai pas respecté des règles pour débloquer une zone ou bien est-elle inactive par nature ? Est-ce que ma réponse était juste ou fausse ? Seul un feedback immédiat (visuel, sonore, haptique ou une combinaison de ces éléments) peut élucider ces questions.

Par ailleurs, dans le cadre des exercices comme de l’évaluation, il est recommandé de doubler le feedback immédiat d’un feedback explicatif pour renforcer l’efficacité de l’apprentissage sur le long terme.

Rendre l’expérience unique et mémorable

Une histoire qui sert de fil conducteur tout au long du module, un univers graphique original et soigné qui soutient la scénarisation du contenu, des « quêtes » plutôt que des objectifs, des « défis » à relever plutôt que des exercices à réaliser, l’émulation entre pairs dans des quiz partagés… Ces ressorts empruntés au jeu utilisent les émotions pour susciter et optimiser l’engagement de l’apprenant et la rétention d’information. Une façon simple mais redoutable pour transformer « l’obligation » de formation en véritable plaisir !

Pour en savoir plus

Si vous souhaitez voir des exemples de l’UX apprenant appliqués à des modules de digital learning, consultez nos offres Resource center, Skills developer et Game changer.

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